De plus en plus de jeunes se portent volontaires pour devenir ambassadeurs pour un métier, pour une marque ou pour une institution. Cette activité d’appoint, bien souvent rémunérée, est un gain d’employabilité à la fin des études. Et, une manière de démarrer son réseau professionnel. Zoom sur l’activité d’ambassadeur.
Qu’est-ce qu’un ambassadeur ?
Ambassadeur. Le terme un peu pompeux a de quoi impressionné. Et pour cause, il fait référence aux grandes institutions internationales qui tissent la diplomatie partout dans le monde. Par exemple, l’ambassadeur des États-Unis en France est celui qui représente le pays de l’oncle Sam dans l’Hexagone. Son rôle est de faire la promotion et d’assurer la politique extérieure du pays qu’il représente à l’étranger. En nouant des liens avec le pays hôte, l’ambassadeur incarne ainsi les intérêts d’une nation aux quatre coins du globe.
Pour un étudiant, la mission d’ambassadeur revient à celle d’un ambassadeur étatique. Les conflits et autres bisbilles diplomatiques en moins, évidemment. En fait, un ambassadeur étudiant devient en quelque sorte l’égérie d’un métier, d’une marque ou d’une institution au sein de son établissement de formation. Bien souvent, cette mission d’ambassadeur est une activité annexe aux cours suivis sur les bancs de la faculté. Il faut compter d’une à deux heures et jusqu’à une dizaine d’heures par semaine d’activité. La durée de la mission peut varier en fonction de son intérêt et de la motivation de l’étudiant à l’exercer.
Pourquoi devenir ambassadeur ?
« Pourquoi deviendrais-je ambassadeur alors que mon emploi du temps est suffisamment occupé par les cours et par les partiels ? ». Ce n’est pas toujours facile pour un jeune sorti du lycée de lier la trépidante vie étudiante et une vie professionnelle rémunératrice. Pourtant, les néo-bacheliers sont de plus en plus nombreux à devoir trouver un job d’appoint à côté de leur formation. Souvent par nécessité, d’ailleurs. En 2017, d’après l’Observatoire de la vie étudiante, près d’un étudiant sur deux (46%) travaillaient pendant leurs études. C’est pourquoi des entreprises se sont mises en tête de recruter des étudiants pour devenir ambassadeur de leur marque. Certaines d’entre elles sont renommées. En effet, Google, Amazon ou encore Orange ont des programmes de jeunes ambassadeurs.
Il y a quelques années, il s’agissait essentiellement de tenir un stand – avec plus ou moins de succès – pour l’entreprise auprès des étudiants fréquentant l’université. Avec la révolution numérique, le rôle d’ambassadeur étudiant a bel et bien évolué. Finies les heures passées à tracter ou à donner des goodies habillé avec une panoplie vestimentaire donnant l’impression d’être une pancarte publicitaire ! Aujourd’hui, la présence s’effectue essentiellement sur les réseaux sociaux sous formes de groupes d’échange et de discussion. Le rôle d’ambassadeur rejoint ainsi le rôle des influenceurs qui sont rémunérés pour promouvoir une marque dans un post, sur une vidéo ou dans une story.
Mettre le pied dans l’entreprise
Pour une société, l’avantage d’avoir recours à des ambassadeurs est de pouvoir être présent auprès d’un jeune public. C’est aussi le moyen de se faire connaître et d’accroître sa visibilité auprès d’étudiants parfois mal orientés sur leur projet professionnel. Investir sur un étudiant permet en outre de décrocher plus facilement un jeune talent à la sortie de ses études. En effet, avec son expérience d’ambassadeur étudiant, il aura déjà mis le pied dans la société et en connaîtra les valeurs et les missions. Certains contrats d’ambassadeurs peuvent ainsi déboucher sur un contrat à durée indéterminé, selon l’assiduité et la qualité du travail de l’étudiant. Cette dernière peut d’ailleurs influencer la rémunération de l’ambassadeur. Bien souvent, il obtiendra une somme fixe horaire pour son travail accompagnée de divers bonus liés à sa productivité. La mission d’ambassadeur s’inscrit donc comme une réelle alternative aux stages classiques que doit réaliser un jeune étudiant durant ses études.
- Faire preuve de motivation ;
- Avoir une aisance relationnel et communicante suffisante ;
- Pouvoir se dégager du temps pour le consacrer aux missions ;
- S’intéresser à l’entreprise et à ses produits et/ou ses services.
Un moyen de constituer un réseau professionnel
« Pour trouver un travail, il faut forcément connaître du monde ! ». Ce préjugé ressort régulièrement quand il est question de démarrer dans la vie active. Il convient de rappeler qu’un recruteur s’attache d’abord aux compétences, aux expériences et à la personnalité d’un candidat pour le recruter. Être ce que l’on appelle communément « pistonné » n’est donc pas la seule piste pour décrocher un emploi. En revanche, créer un réseau professionnel est primordial. Il n’est pas aisé de créer du réseau lorsqu’on est un étudiant en faculté entouré d’autres jeunes et de professeurs universitaires. C’est pourtant le commencement d’un bon réseau. Qu’il soit en face à face ou sur LinkedIn et Viadeo, le réseau se crée à partir des personnes qui nous entourent. Le réseau ne doit pourtant pas uniquement se limiter à son entourage proche. Dès la vie étudiante, un jeune doit chercher des contacts professionnels du domaine dans lequel il souhaite poursuivre. Mais, il ne suffit pas de se créer un réseau ; il faut également l’entretenir et l’exploiter comme on arrose une pousse pour qu’elle en donne des fruits. A la différence près que le gain récolté d’un bon réseautage se nomme un emploi.
En devenant ambassadeur, un étudiant choisit de créer un premier contact avec le monde professionnel. Volontaire et rigoureux dans son travail, l’étudiant gagnera en visibilité auprès de l’entreprise qui le rémunère et pourra ainsi y postuler au terme de ses études. L’entreprise pourra aussi lui fournir des contacts du secteur d’activité dans lequel il souhaite évoluer plus tard. L’objectif de l’ambassadeur étudiant est de construire un pont entre le monde universitaire et le monde concurrentiel du marché du travail. Comme un stage, une alternance ou un emploi saisonnier, la mission d’ambassadeur stimule le curriculum vitae. A terme, il développe l’employabilité de l’étudiant, c’est à dire ses chances de décrocher un emploi au sortir de sa formation.
Comment devenir ambassadeur ?
Pour tenter l’expérience d’ambassadeur à l’université, il faut s’y prendre le plus tôt possible. Bien souvent, les premières offres arrivent avec la rentrée universitaire dès le mois de septembre. Plusieurs moyens existent pour devenir ambassadeur étudiant :
- Se renseigner auprès de l’établissement de formation : cette dernière peut avoir des contacts d’entreprises qui recherchent régulièrement des ambassadeurs pour leurs marques. Certaines facultés ont même des programmes d’ambassadeurs spécifiques dans le but de tisser du lien avec le secteur économique d’une région.
- Se rapprocher des ambassadeurs en place : il en existe toujours dans les universités. Les ambassadeurs sont souvent visibles par leur affichage vestimentaire ou numérique du sponsor ou de la marque. Les étudiants passés par ce programme peuvent être de bons conseils et aiguiller l’intéressé vers des offres existantes.
- Faire appel à une agence : des agences comme Buzzeo ou Animeo se sont spécialisées dans la mise en relation entre jeunes et entreprises. Toutes proposent des programmes ambassadeurs en plus de l’animation commerciale et du street marketing, également répandus dans le milieu étudiant.
- Recourir à une plateforme spécialisée : en octobre dernier, le groupe Adiona a lancé un programme d’ambassadeurs qui permet aux étudiants et aux jeunes diplômés d’arrondir leurs fin de mois. En contrepartie d’une publicité pour les services du groupe sur les réseaux sociaux, l’ambassadeur amasse des points convertibles en euros.